Le série Nine Perfect Strangers, diffusée sur Hulu, Amazon Prime et en France sur M6, est une œuvre de fiction qui donne une image parfois éloignée d’une vraie retraite psychédélique. Comme le livre de Liane Moriarty dont elle est adaptée, le programme est avant tout un thriller psychologique divertissant qui ne cherche pas à retranscrire complètement la réalité.
En effet, le show porté par Nicole Kidman n’est pas inspiré d’une histoire vraie. Il est surtout écrit pour laisser une grande place à l’intrigue, au mystère et aux situations spectaculaires qui n’existent pas forcément dans une véritable retraite psilocybine.
Attention, la suite de cet article peut contenir quelques petits spoilers.
Les erreurs de Nine Perfect Strangers
On retrouve bien dans la série différents profils de participants qui viennent chercher un second souffle ou combattre une dépression tenace. Elle aborde aussi les hallucinations visuelles et les bouleversements émotionnels provoqués par la psilocybine. Néanmoins, voici les 15 points sur lesquels Nine Perfect Strangers s’écarte de ce qu’est véritablement une retraite.
1. L’équipe de la retraite n’administre aucune substance à l’insu des personnes.
C’est le point le plus choquant de la série ! Le consentement des participants est une condition absolue pour obtenir un effet positif de la psilocybine sur le bien-être mental. Dans une retraite spirituelle et psychédélique, l’équipe cherche, au contraire, à obtenir la confiance de chaque individu.
De même, on n’augmente pas les doses de champignons hallucinogènes en cours de séjour… sauf si le protocole initial le prévoit et que cela a été validé par les participants.
2. Personne ne cherche à briser les participants pour les faire renaître.
Dans la série, Masha, la directrice, possède une méthodologie extrême : sa théorie est qu’il faut choquer et briser les protagonistes pour les aider à surmonter la dépression ou les blocages psychologiques : par exemple, elle leur fait creuser une tombe ou les séquestres pour leur faire croire qu’ils sont condamnés. Au contraire, une entreprise de retraite psychédélique va créer un climat doux, convivial et parfaitement sûr pour aider les participants à s’ouvrir et à aller puiser une pulsion de vie plutôt qu’une sensation de mort.
3. La psilocybine contenue dans les champignons magiques ne soigne pas la schizophrénie.
À l’heure actuelle, la communauté scientifique appelle à la prudence. Un diagnostic de schizophrénie est donc une contre-indication pour participer à une retraite. Toutefois, certains professionnels, comme Stan Grof, expliquent avoir déjà vu des patients mieux tolérer la schizophrénie après une thérapie assistée par LSD.
4. On ne mélange pas les psychédéliques entre eux.
Masha propose au couple de Jessica et Ben un traitement personnalisé qui associe psilocybine, LSD et MDMA. Il existe des thérapies assistées par MDMA. Mais le mélange des substance ne correspond à aucun protocole validé scientifiquement. En règle générale, la prudence incite à ne pas mélanger les psychédéliques entre eux, ni avec de l’alcool, du cannabis ou des traitements médicamenteux psychoactifs (anxiolytiques, antidépresseurs).
5. Les téléphones, les véhicules et les traitements médicaux ne sont pas confisqués.
En fait, rien n’est confisqué dans une retraite psychédélique. C’est simple, chacun est libre de conserver ses habitudes et surtout de poursuivre ses traitements médicaux. Une seule exception existe, pour éviter le surdosage de sérotonine : en effet, la prise de psilocybine requiert d’arrêter les traitements antidépresseurs sous le contrôle d’un médecin dans les 2 à 3 semaines qui précèdent la retraite.
6. Il est possible de quitter la retraite à tout moment.
À plusieurs reprises, l’équipe de la retraite Tranquilum empêche les participants de quitter le lieu de retraite, allant jusqu’à la séquestration. Encore une fois, c’est contraire à la nécessaire relation de confiance, au bien-être des participants et même à la loi. Dans un vrai séjour, chacun est libre de ses allées et venues et peut abandonner le protocole s’il ne se sent pas assez à l’aise pour prendre de la psilocybine.
7. Toute forme de violence, physique ou verbale, est proscrite.
Le personnage principal de la série semble très à l’aise avec la violence. Dans les premiers épisodes , les participants s’insultent et l’un d’entre eux tente d’en étrangler un autre.
Ces cas de figure sont totalement inimaginables dans une entreprise de retraite psychédélique. Au contraire, les participants sont très détendus et tout comportement de violence entrainerait l’exclusion. Aussi bien de la part des invités que des organisateurs, d’ailleurs.
8. Le programme ne prévoit pas d’être sous l’effet de la psilocybine toute la journée, ni tout le séjour.
Le principe d’un séjour psychédélique légal est de préparer les esprits calmement, puis de participer à une cérémonie psychédélique et enfin de revenir au calme pour intégrer les émotions issues de l’expérience. C’est sans doute moins impressionnant que le programme de Masha, mais aussi beaucoup plus sûr et supportable.
9. Les mineurs ne sont pas admis sur le lieu de retraite.
Légalement, il est impossible d’inciter un mineur à prendre de la psilocybine. Dans la série, l’équipe de Tranquilum attend d’ailleurs que Zoe soit (presque) majeure pour lui donner sa première dose de psychédéliques. Médicalement, le cerveau humain n’est pas complètement équilibré chimiquement avant 20 à 25 ans, et la prise de psilocybine pourrait avoir des effets difficile à anticiper.
10. Même si le coût est important, une retraite psilocybine n’est pas réservée qu’aux riches.
La série montre des protagonistes très à l’aise financièrement : un gagnant du Loto, une romancière à succès, un ancien sportif… Dans les faits, une retraite psilocybine accueille des groupes bien plus diversifiés, avec des ouvriers, des personnels administratifs ou des cadres. La présence d’une équipe de facilitateurs et la location d’un gîte ont un coût réel mais il n’est pas nécessaire d’être millionnaire pour s’inscrire.
11. Les traitements antipsychotiques sont incompatibles avec la consommation de psilocybine.
Le personnage de Carmel indique prendre un traitement de neuroleptiques. C’est une contre-indication majeure. Ce type de médicament ne doit pas du tout être combiné aux substances hallucinogènes comme la psilocybine. L’avis d’un médecin est le seul valable pour savoir si le patient peut l’interrompre quelques semaines ou non.
12. Un participant, journaliste ou non, n’assiste jamais aux entretiens privés des autres.
Par définition, les entretiens privés doivent le rester. La présence d’un journaliste dans la série représente une aubaine pour l’organisme de retraite. Mais l’expérience des participants et la possibilité d’évoquer des sujets intimes avec les facilitateurs est prioritaire. C’est en abordant librement des sujets personnels sans crainte qu’ils auront le meilleur résultat.
13. L’équipe n’est pas dirigée par un gourou cinglé prêt à tout pour réussir.
Le personnage interprété par Nicole Kidman peut parfois prêter à sourire : on la croirait sortie d’un film de Tim Burton. Mais si vous étiez client de son centre de retraite, elle vous ferait surtout peur ! Très mystérieuse, déterminée à pousser les participants dans leurs retranchements quitte à prendre des risques, Masha n’est pas sécurisante à un seul moment. La plupart des dirigeants de retraites sont des chefs d’entreprise normaux, abordables et intéressés par le développement personnel sans en faire un religion. Avec une facilitatrice comme Masha, le bad trip est assuré…
14. Les retraites psychédéliques ne sont pas légales aux USA.
L’intrigue de Nine Perfect Strangers se passe visiblement aux États-Unis où ce type de structure est illégal. Aujourd’hui, seuls les Pays-Bas et la Jamaïque peuvent légalement proposer des séjours psychédéliques.
C’est d’ailleurs pour ça que Tangerine Retreat et d’autres sont installés aux Pays-Bas et reçoivent des visiteurs français, britanniques, suisses ou allemands.
15. Et encore d’autres points…
- Personne ne vous demande de tuer un animal pour retourner à votre nature primitive ;
- Vous n’aurez pas d’hallucinations collectives, car chacun profite d’un voyage personnel et intime ;
- Aucun verre d’alcool n’est proposé aux participants ;
- Vous ne vous promènerez pas au bord d’une falaise après avoir consommé de la psilocybine ;
- Les organisateurs ne s’immiscent pas dans vos hallucinations en amenant leurs propres traumatismes.
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