Le traitement du syndrome de stress post-traumatique
L’efficacité du traitement du syndrome de stress post-traumatique est reconnue. Mais encore faut-il savoir qu’on en souffre… Car c’est une maladie insidieuse, parfois difficile à déceler. Et c’est surtout un enjeu de santé mentale et de santé physique qui parasite le bien-être de milliers de personnes.
Il y a différents profils : un homme qui sursaute quand une porte claque trop fort. Évitant les films violents, les soirées bruyantes ou les sujets trop lourds. Pour lui, tout va bien, il “a tourné la page”. Mais son anxiété et ses troubles du sommeil montrent le contraire.
Ou alors une femme qui serre les poings sans s’en rendre compte quand elle entend un scooter passer sous sa fenêtre. Elle fait des cauchemars récurrents. Pourtant, ce qui la menaçait avant est maintenant loin. Mais son corps, lui, ne s’est jamais vraiment libéré.
Un événement traumatique qui s’accroche
Le syndrome de stress post-traumatique, ou SSPT, est une blessure invisible, mais pas silencieuse. C’est la conséquence d’un événement traumatisant que le système nerveux n’a pas digéré. Même après la disparition du danger, l’organisme est en état de stress aigu. Pendant des mois ou des années.
Quand le passé ne passe pas
Malgré le temps qui est passé, la personne continue à faire face à des souvenirs traumatiques, conscients ou inconscients. Elle peut être ramenée au choc par des situations ou des pensées. Mais elle peut aussi avoir une amnésie dissociative, un blackout, à ce sujet.
Dans tous les cas, c’est la preuve que le système a été déréglé. Pour les personnes atteintes de stress post-traumatique (SSPT), le monde n’est donc jamais tout à fait sûr. Leur cerveau est resté en alerte. Un peu comme s’il n’avait jamais reçu le message que le danger était passé.
Reconnaître les signes d’un choc émotionnel
Un SSPT peut survenir pour des raisons très différentes : l’exemple le plus connu, c’est la guerre. Mais il y en d’autres : agression, abus sexuel, accident, accouchement, licenciement, deuil, harcèlement ou même rupture amoureuse.
Les symptômes
La maladie s’installe et les effets se révèlent petit à petit. Des symptômes, il y en a beaucoup : flashbacks, insomnies, cauchemars récurrents, dissociation, hypervigilance ou irritabilité. Cela peut déboucher sur des symptômes de dépression ou d’anxiété.
Certains évitent tout ce qui pourrait leur rappeler l’événement : lieux, sons, conversations. Et finissent par se couper du monde, de leurs proches ou d’eux-mêmes. D’autres essaient d’apaiser leurs obsessions avec des stratégies toxiques sur le long terme : consommation d’alcool, isolement, repli.
Comme toute blessure, les états de stress post-traumatique appellent des soins adaptés. Il est bien possible de guérir un choc émotionnel, mais cela prend du temps.
Quelles pistes pour guérir d’un stress post-traumatique ?
La bonne nouvelle, c’est donc que le système peut se réparer. Non pas en effaçant le souvenir, mais en lui redonnant sa juste place sur le long terme. Et pour cela, plusieurs approches thérapeutiques ont fait leurs preuves. On distingue 3 types de prise en charge : la thérapie, les médicaments ou, plus innovante, la prise de substance psychédéliques.
Thérapies par la parole
L’une des portes d’entrée les plus répandues reste la psychothérapie. Parmi les méthodes classiques, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) s’impose. Ici, il s’agit de déconstruire les associations mentales qui lient certains souvenirs à des réactions de peur ou de honte.
Pas à pas, la personne apprend à reprendre le contrôle, à ne plus être le jouet d’une mémoire intrusive. Cela se fait par des exercices à répéter pour ancrer de nouveaux fonctionnements.
Moins répandue, la thérapie d’exposition prolongée, consiste à affronter peu à peu ce qui déclenche l’anxiété, dans un cadre sécurisé. Le principe : éviter l’évitement. Car plus on fuit ce qui fait mal, plus on le renforce.
EMDR
Parmi les thérapies les plus intrigantes, l’EMDR occupe une place à part. EMDR signifie “eye movement desensitization and reprocessing“.
Cette méthode a été mise au point par la psychologue américaine Francine Shapiro dans les années 1980. Elle s’appuie sur des stimulations bilatérales (mouvements des yeux, sons alternés…) pour permettre au cerveau de “digérer” le traumatisme.
Ce n’est pas de l’hypnose. C’est une sorte de nettoyage cognitif. L’événement reste dans la mémoire, mais perd son pouvoir.
Thérapies assistées par psychédéliques
Une frontière qui s’ouvre
Longtemps bannies, les substances psychédéliques refont surface dans les laboratoires et les hôpitaux. Et pas seulement comme une curiosité scientifique. Plusieurs études ont déjà démontré leur impact sur des maladies comme la dépression ou le trouble anxieux.
En agissant sur le cerveau, ces molécules permettent de prendre de la distance avec les traumas. Ils sont ensuite plus malléables, plus faciles à gérer. La thérapie ou le travail de développement personnel s’en trouvent généralement accélérés.
Les psychédéliques contre le SSPT
Ces psychotropes étaient autrefois interdits partout. Mais face aux avancées de la science, il est maintenant possible de participer à des voyages psychédéliques encadrés. Pour cela, plusieurs structures légales existent, selon les pays. On peut ainsi citer :
- Thérapie-assistée par psychédéliques (Suisse, Australie),
- Retraite aux truffes de psilocybine (Pays-Bas),
- Essais cliniques sur la psilocybine en France.
Elles exploitent généralement la psilocybine, issue des “champignons hallucinogènes“. Elle suscite un intérêt croissant, parce sa capacité à provoquer des états modifiés de conscience est propice à la relecture du traumatisme. D’autant qu’elle procure un sentiment de connexion ou de paix intérieure et qu’elle est naturelle.
La MDMA a fait l’objet d’essais cliniques avancés pour le traitement du SSPT complexe. Lorsqu’elle est administrée dans un cadre thérapeutique contrôlé, elle semble faciliter l’accès aux souvenirs douloureux sans que ceux-ci soient écrasants. L’émotion circule, mais plus calmement. Elle est cependant moins accessible dans la légalité.
Comment fonctionne la psilocybine sur les traumas ?
Les champignons magiques viennent brièvement débrancher le système d’alarme. Mais ce n’est pas tout. Face à un SSPT, la psilocybine ouvre aussi l’accès à des perspectives mentales et émotionnelles qui étaient jusque-là verrouillées.
Dans le cerveau
La psilocybine est un agoniste des récepteurs de la sérotonine, notamment le 5-HT2A, situé dans le cortex cérébral. Ce récepteur est impliqué dans la perception, l’humeur, la conscience de soi.
Sous l’effet de la psilocybine, une zone particulière du cerveau, appelée réseau du mode par défaut (DMN), devient moins active. Il est normalement très actif lorsque nous ruminons ou quand nous nous projetons dans le futur ou le passé. Bref, quand notre mental fait du surplace.
Or, chez les personnes atteintes de SSPT, ce réseau tourne en boucle autour du traumatisme.
La baisse d’activité du DMN permet une mise sur pause temporaire des blocages psychologiques. Des zones du cerveau qui ne communiquent d’habitude entrent subitement en dialogue. C’est ce qui explique cette sensation d’éveil, de compréhension, d’ouverture profonde.
Et pendant le trip ?
Dans un cadre thérapeutique ou dans les retraites, la prise de psilocybine est accompagnée par des thérapeutes ou des coachs. La personne est allongée, baignée dans une musique douce et inspirante. La session dure 4 à 6 heures.
Ce n’est pas un “trip” récréatif : c’est une immersion intérieure, parfois très intense. Comme on l’a vu, le système d’alarme est débranché : on n’a pas peur. Il est donc possible de revivre des souvenirs enfouis, mais sans panique.
D’autres ressentent une compassion inattendue pour eux-mêmes, un sentiment de paix, ou une profonde sensation d’unité avec le monde. Beaucoup disent que l’expérience est non-verbale, difficile à raconter, mais qu’elle a profondément modifié leur manière de se percevoir. Cela peut sembler mystérieux, mais il suffit de parler avec des gens qui ont essayé pour se convaincre de l’effet.
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Est-ce que la psilocybine guérit le SSPT ?
Le traumatisme enferme. Il fait croire que l’histoire est figée. La psilocybine, en abaissant les défenses, permet parfois de revisiter le traumatisme sans être submergé.
Grâce aux champignons magiques, le paysage émotionnel est transformé, comme neutralisé. Cela permet de redéfinir l’événement. De le remettre à sa place. C’est comme si le cerveau, un instant, sortait de ses rails pour découvrir un autre itinéraire possible.
Et cette nouvelle voie, quand elle est intégrée avec soin dans les jours et semaines qui suivent, peut laisser des effets durables. Mais ces traitements sont strictement encadrés, et ne doivent jamais être entrepris de manière autonome.
Les médicaments pour guérir un choc émotionnel ?
Les traitements médicamenteux restent une voie classique et efficace. Ils ont l’avantage d’être connus du monde médical.
Lorsque la souffrance est trop intense, que les cauchemars empêchent le sommeil, que l’anxiété empêche de commencer une thérapie. Dans ces cas-là, plusieurs traitements chimiques sont possibles.
Les antidépresseurs (Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de Sérotonine), par exemple, peuvent offrir un soulagement temporaire. Ils laissent le temps de poser les premières pierres d’un travail psychique plus profond.
Sans être une solution absolue, les traitements antidépresseurs permettent de soulager les patients. Et d’aller jusqu’à l’étape suivante. Ils méritent d’être envisagés, loin des jugements ou des raccourcis. Toutefois, ils peuvent aussi échouer à aider les patients résistants.
Approches complémentaires : corps, souffle, présence
Un traumatisme ne s’écrit pas que dans le cerveau. Il imprime aussi sa trace dans le corps. C’est pourquoi les approches somatiques gagnent du terrain.
On entend parler de yoga thérapeutique, méditation de pleine conscience, sophrologie, respiration breathwork ou encore méthode TRE (Tension & Trauma Releasing Exercises). Ces pratiques ne remplacent pas une thérapie, mais elles peuvent l’accompagner. Et parfois, elles ouvrent des portes que la parole n’atteint pas.
Certains trouvent aussi d’autres ancrages : art-thérapie, écriture, activité physique ou chant. Ces techniques douces proposent de remettre du mouvement là où il y avait de la sidération.
Par où commencer ?
Guérir d’un traumatisme ne veut pas dire oublier. Cela veut dire vivre avec, sans qu’il vous définisse. Le bon traitement est souvent un mélange. Une alliance entre une méthode, une personne (le ou la thérapeute), et un moment.
La thérapie par la parole est longue et ne bouscule pas trop. L’EMDR est efficace, à condition d’y être réceptif. La thérapie assistée par psychédéliques est une option puissante qui nécessite de trouver un cadre légal et rassurant avant de sauter dans l’inconnu. Et les médicaments sont faciles d’accès et efficaces, bien qu’ils ne travaillent pas en profondeur.
Et surtout : il n’y a pas de honte à demander de l’aide. Le Syndrome de Stress Post-Traumatique n’est pas un signe de faiblesse. C’est, en fait, le signe que quelque chose d’anormal a été vécu.
Toutes les méthodes proposent de remettre cette anormalité à sa place. Et de continuer le chemin, plus léger.
FAQ
Il n’y a pas de retraites spirituelles contre le stress post-traumatique en particulier. Les retraites psychédéliques aux Pays-Bas, peuvent aider les personnes à prendre une distance immédiate avec leur problème. Mais cela passe aussi par la qualité du suivi.
Pour soigner un traumatisme, il faut faire une thérapie. Plusieurs méthodes existent en consultant un psychologue ou un psychiatre. L’EMDR ou la thérapie assistée par psychédéliques sont aussi des pistes alternatives dont l’efficacité est reconnue.
La dissociation est une sensation de détachement de soi ou de l’entourage. Comme si on n’était pas complètement investi dans les situations. Elle peut être liée à une amnésie dissociative, un blackout concernant le trauma ou les situations de stress.