J’ai compris que ce n’était plus du vide mais un espace laissé pour moi, un espace à remplir pour y mettre des choses précieuses.

Depuis combien de temps vous intéressez-vous aux psychédéliques ?

À vrai dire, je ne me suis jamais intéressé aux psychédéliques ! Je n’avais entendu parler des champignons hallucinogènes que dans les films. Et si vous m’aviez parlé de retraite psilocybine à l’époque, j’aurais sans doute levé les yeux au ciel. J’ai toujours été rationnel. Pas trop attiré par les expériences “alternatives”.

Qui aurait pu prédire que j’allais ressentir une sorte de renaissance psychédélique grâce aux truffes magiques ? Pas moi, en tous cas !

Avez-vous déjà été traité pour l’anxiété ou des symptômes de dépression ?

Je n’ai pas été traité, je ne voulais pas prendre de traitement médicamenteux. Mais j’ai vécu une dépression en deux temps. Pendant des mois, j’ai fonctionné en pilote automatique. Je me levais, j’allais travailler, je souriais quand il fallait, je disais “ça va” quand on me demandait comment j’allais. Je rentrais à la maison et je faisais le même cinéma. Mais en vérité, je n’attendais plus rien. Il n’y avait plus de goût.

Et puis, à cause du COVID, ma boîte a coulé. Je me suis retrouvé endetté et j’ai commencé à faire n’importe quoi. Notamment à boire un peu trop d’alcool. En l’espace de 2 mois, je suis devenu une version dégradée de moi-même. Plus de projets, plus de motivation. C’est typiquement ça, la dépression, non ?

Comment avez-vous essayé la psilocybine la première fois ?

Un jour, en ligne, je suis tombé sur un article qui parlait de retraites psychédéliques. Enfin, il parlait même de Tangerine Institute. C’était intrigant : aller aux Pays-Bas, partir en introspection avec une substance psychédélique. Et peut-être régler des choses en suspens aux tréfonds de l’esprit ?

En quoi l’article était-il rassurant ?

L’article évoquait des essais cliniques menés dans des hôpitaux, des vrais, avec des médecins. Il parlait de personnes comme moi, pas de “chercheurs de lumière”. Des gens fatigués, déprimés, un peu perdus.

Et certaines phrases m’ont accroché. Notamment celle-ci : “Ce n’est pas que la vie devient plus légère. C’est que le poids devient plus supportable.”

Est-ce que vous aviez peur des effets secondaires ou du bad trip ?

J’avais un peu peur de ne pas trouver ma place dans le groupe. Mais c’est tout. Ni bad trip ni paranoïa.

Est-ce qu’il a été difficile de se décider à participer à la retraite ?

Non. J’ai mis deux semaines à me décider. J’ai lu tout ce que je pouvais trouver sur la psilocybine. Les témoignages, les études, les mises en garde aussi. Sur Reddit, sur Netflix, dans les médias traditionnels. Les effets secondaires possibles : anxiété temporaire, inconfort physique, remontées émotionnelles. Mais rien ne semblait pire que ce que je vivais déjà.

La question, c’était : comment en parler à ma femme ? Lui dire ou pas ? Ca, ce n’était pas facile.

Finalement, je lui ai dit. On a regardé un documentaire sur le sujet (Voyage aux Confins de l’esprit). Ensuite, je lui ai expliqué que ça semblait être une solution pour moi, pour sortir de tout ça et pour reprendre notre vie d’avant. Redevenir moi, renaître à moi-même, retrouver l’essence de ce que je suis. J’ai dit que j’avais besoin de son soutien si elle était prête à me le donner.

Après j’ai réservé ma place. Et quelques semaines plus tard, j’étais dans une maison calme, entourée de champs, quelque part au nord d’Utrecht. On était neuf participants. Tous différents. Mais tous avec cette même fatigue dans les yeux. Je pense aussi qu’on était tous excités à l’idée du voyage psychédélique.

Comment s’est déroulé le voyage psychédélique ?

Le jour de la cérémonie, j’étais tendu. Le cadre était rassurant : trois accompagnants, des temps de parole. Comme je ne voulais pas être dans un cadre thérapeutique, la formule coaching amical me convenait bien. J’ai avalé la préparation de truffes magiques. Et j’ai attendu.

Les effets de la psilocybine sont apparus rapidement ?

Oh, non, la montée a été lente. Ça m’a semblé une éternité. Pas de visions spectaculaires. Quelques couleurs par-ci par-là. Puis un glissement progressif dans une autre façon de ressentir. Ce qui m’est venu, c’est surtout une grande solitude. Une sensation d’abandon, comme si j’avais été laissé de côté depuis longtemps. Puis, sans transition, une honte sourde, ancienne. Mais qui ne venait pas d’un souvenir précis. Elle était là, en fond, depuis des années. C’était dur.

À un moment, j’ai vu un tunnel, puis un manoir, puis une boîte dans mon esprit. Elle flottait dans le vide. Je l’ai ouverte. Elle était vide. Sur le coup, j’ai cru que c’était une blague. Il paraît que j’ai ri.

Ça voulait dire que je n’aurais rien, aucune réponse ? Et puis, d’un coup, j’ai compris. Ce n’était plus du vide mais une invitation. Un espace laissé pour moi, un espace à remplir pour y mettre des choses précieuses.

Je ne saurai pas vous dire pourquoi, mais ça voulait dire : “La solution existe. Pas ici. Pas maintenant. Mais elle existe. Elle t’attend.”

Comment vous sentiez-vous après ?

Le lendemain matin, tout me semblait plus clair. J’ai bu un café dehors, en silence. Le goût m’a surpris. Il avait une présence que je ne connaissais pas. C’est bizarre de parler de la présence du café !

J’ai regardé une fourmi traverser la table. J’ai entendu le vent dans les feuilles. Une femme au bout du chemin où je marchais, avec une poussette. Tout était banal, mais tout était précis. Les détails avaient repris du relief. Comme si le monde m’était rendu avec un contraste plus net.

J’ai su à ce moment-là que je vivais une forme de renaissance. Pas un renouveau spectaculaire. Mais quelque chose de réel. Une direction retrouvée. J’ai appelé ça la renaissance psychédélique car je ne vous pas comment j’aurais pu la vivre sans participer à la retraite psychédélique.

Comment se passe cette renaissance psychédélique ?

Ça se passe bien. Paisiblement. J’ai repris une thérapie. Avant, j’y allais à reculons. J’attendais qu’on me révèle une vérité. Maintenant, j’y vais plus simplement. Je suis plus réceptif. Je ne cherche pas à contrôler.

Les changements sont modestes, mais rapides. Je range un peu plus. Je cuisine au lieu de commander. Je rappelle mes amis quand je rate un appel. J’ai abandonné l’alcool.

Ce n’est pas magique. Ce n’est pas toujours facile. Mais je sens que je ne suis plus contre moi-même.

Et quand les vieux schémas reviennent, quand le moral baisse, je repense à la boîte. À ce que j’y ai trouvé : pas une solution, mais une possibilité et c’est souvent suffisant pour continuer.

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Pensez-vous avoir besoin d’en reprendre ?

J’imagine qu’il y aura d’autres épreuves dans la vie. Pour le moment j’ai l’impression de pouvoir affronter les choses. Si ça n’est pas le cas, je retenterai l’expérience. J’avais peur du vide de ma vie. J’ai trouvé un vide rassurant dans la boîte. C’est plutôt rigolo d’être protégé par ce qu’on cherchait à fuir.

Mais ce que je vais faire en priorité, c’est d’emmener ma femme aux Pays-Bas. Car j’ai beaucoup aimé le voyage. Et ce sera un trip sans champignons !

*Afin de garantir le respect de la vie privée, l’identité, l’âge et la photographie de la personne ont été modifiés.

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