Français de 56 ans, Claude a consommé de une microdose de truffe de psilocybine en 2022 avant de participer à une retraite en 2023. Il en retire une expérience marquante et une sensation de profonde communion.
« Je suis quelqu’un d’assez anxieux. Depuis très longtemps »
Pourquoi t’es tu intéressé à la psilocybine ?
Au départ, je n’avais pas de grand intérêt pour les psychotropes en général. J’ai une formation scientifique et j’imaginais vraiment que toutes ces substances étaient dangereuses, surtout en l’absence de protocoles expérimentaux valables.
Et puis un jour, j’ai vu un documentaire sur Netflix qui abordait les expériences réalisées par l’Imperial College of London et les bénéfices pour les personnes dépressives. J’ai rapidement enchaîné avec un autre film sur le traitement du stress post-traumatique chez les vétérans de la guerre en Irak. J’avais également entendu parlé de la thérapie assistée par MDMA.
Les résultats évoqués dans le film m’ont complètement subjugué. J’ai commencé à lire des articles sur internet sans me douter que j’allais moi-même expérimenter.
Tu n’avais pas envie d’essayer ?
Je pensais ne pas en avoir besoin. À part quelques coup de déprime, je n’ai jamais été en dépression et je n’ai pas participé à la guerre de Golfe ! Mais en fait, en lisant plus de choses sur le sujet, j’ai vu que la psilocybine pouvait avoir des effets positifs sur l’anxiété… Et je suis quelqu’un d’assez anxieux. Depuis très longtemps.
Tu as déjà été traité pour ces angoisses ?
À peine. Seulement dans quelques situations très spécifiques de ma vie, mais je n’ai jamais été suivi ni même diagnostiqué.
Qu’est-ce qui t’a poussé à franchir le pas de la retraite psychédélique ?
La curiosité et le sentiment qu’il était temps d’en finir avec ces angoisses récurrentes. J’ai continué à me renseigner et je me suis décidé en quelques jours.
Tu avais des appréhensions ?
Presque pas. J’étais en confiance après avoir parlé au facilitateurs. Ma plus grande crainte, c’était que ma démarche soit mal comprise par mon entourage. La psilocybine en France, c’est tabou. Mais on ne peut pas se freiner continuellement parce que les gens sont bloqués dans des préjugés.
« C’était totalement unique d’être en harmonie à ce point là ! »
Quelle a été ton expérience ?
On pourrait trouver ça bête, mais j’ai vécu un truc magique. Mémorable.
J’ai préparé ma mixture de truffe et de thé avec les autres et je l’ai bue rapidement car j’étais très impatient de voir les effets. Pendant un demi-heure : rien. Ensuite, d’un coup, ça a été des émotions en cascade : une succession de sensations extrêmement fortes comme je n’en avais jamais eues. Et pour ne rien te cacher, tout n’était pas très agréable ! Pendant une heure j’ai été perturbé, dans une certaine confusion émotionnelle. Et puis tout s’est éclairé, tout est devenu merveilleusement beau.
Je regardais les autres participants autour de moi et je me sentais bien. Bien ici, bien avec eux et bien avec moi ! C’était totalement unique d’être en harmonie à ce point là. J’avais envie de voir ma femme et mes enfants et de leur dire quel sens ils donnent à ma vie.
Et après la montée en puissance ?
Les facilitateurs nous ont emmené dans la forêt pour faire une balade. J’étais enchanté par la nature, en profonde communion avec tous les éléments. Je faisais partie d’un tout. C’était mystique.
Comment te sentais-tu à ton retour chez toi ?
Franchement, bien, très bien. Il y a un mur qui est tombé. Certaines angoisses ont disparu et d’autres se sont atténuées. Durant les premières semaines, j’étais en extase.
Quelques mois après ta retraite dans quel état d’esprit es-tu ?
Je suis toujours très content d’y avoir participé. Je me sens mieux qu’avant de la faire, moins anxieux. J’arrive à penser rationnellement sur des sujets qui me faisaient peur avant. Depuis que j’ai goûté la psilocybine, je comprends beaucoup mieux d’où me viennent mes douleurs et mes angoisses. C’est très rafraîchissant de mieux se connaître.
Certaines angoisses sont revenues. J’imagine que c’est normal, mais je peux dire que 2 mois et demi après je suis moins anxieux et davantage capable de m’émerveiller. Je suis moins blasé !
Quel mot pourrait définir ton expérience ?
Plus que magique… Tu vois, je ne suis pas croyant, mais je sais que ce que j’ai vécu c’est une épiphanie.
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