Risques d’interaction
Interaction avec les drogues
Sans évoquer particulièrement les contre-indications liées à l’usage de psilocybine, la consommation simultanée de plusieurs substances psychoactives, légales ou illégales, représente un risque connu dans le monde médical. Combiner psilocybine et cannabis, pavot, LSD ou ayahuasca, voire même certains neuroleptiques, est donc totalement imprévisible voire dangereux.
La prise de substance psychoactive représente un risque de persistance du voyage hallucinogène.
Psilocybine et sérotonine
Certains traitements contre la dépression, chimiques ou naturels, sont déconseillés aux individus qui souhaitent utiliser la psilocybine. En effet, les médicaments inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine, inhibiteurs de la monoamine-oxydase, le millepertuis ou le lithium agissent directement sur l’assimilation d’un neurotransmetteur naturel appelé sérotonine.
La sérotonine est directement impliquée dans la gestion des émotions ainsi que dans la motivation et la prise de décision. Elle est donc en connexion directe avec les troubles de l’humeur.
Les antidépresseurs et la consommation de psilocybine
Certaines classes d’antidépresseurs agissent sur les quantités de sérotonine disponibles dans le cerveau, de la même manière que la truffe de psilocybine. La psilocyne (molécule dérivée de la psilocybine par notre organisme) et ces médicaments ont des effets trop proches qui impliquent d’être vigilant vis-à-vis de la consommation croisée.
Chez quelques individus, la consommation de champignons psychédéliques en doublon d’un traitement antidépresseur représente un risque de surdosage en sérotonine et, donc, de sur-stimulation physiologique.
Dans de rares cas, la prise simultanée d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine ou de la monoamine-oxydase et de champignons psychédéliques peut provoquer un syndrome sérotoninergique. Cette réaction secondaire est peu fréquente mais sérieuse. Au cours du syndrome sérotoninergique, la surabondance de sérotonine dans l’organisme est susceptible de provoquer des lésions cérébrales irréversibles ou d’entraîner le décès de l’utilisateur.
Arrêter les antidépresseurs ?
Nous invitons tous les participants qui suivent un traitement contre la dépression à une grande prudence. La consultation médicale reste la référence en la matière pour comprendre et mesurer les risques qu’entraîne chaque piste thérapeutique.
Certains professionnels de la santé peuvent accompagner leur patient dans un arrêt provisoire du traitement ou, au contraire, leur déconseiller fermement. Tout arrêt d’un traitement contre la dépression doit se faire sous contrôle médical et par pallier de diminution.
Avant tout, il est donc recommandé d’en discuter avec son médecin qui pourra évaluer l’opportunité ou non d’une retraite psychédélique.
Contre-indications psychiatriques à la consommation de psilocybine
Les chercheurs en psychiatrie incitent à la prudence concernant la consommation de toute substance psychédélique par des personnes souffrant de troubles psychiques. La dégustation de psilocybine est donc déconseillée aux patients :
- Ayant reçu un diagnostic de trouble bipolaire, trouble obsessionnel compulsif, trouble dissociatif, trouble de la personnalité multiple, personnalité borderline ou schizophrénie.
- Présentant un risque héréditaire de souffrir de l’un de ces troubles.
Du fait des modifications de la chimie cérébrale induite par la psilocyne, les personnes souffrant d’un trouble psychiatrique sont plus susceptibles de rencontrer des difficultés et d’avoir une expérience mystique négative. Dans ce type de cas, les médecins avertissent sur le danger de voir survenir des troubles de plus long terme comme la dépersonnalisation, les comportements maniaques ou psychotiques.
Pour les mêmes raisons, la prise simultanée de neuroleptiques et de psilocybine est également déconseillée.