La psilocybine est une substance hallucinogène qui rencontre un regain d’intérêt en France et dans le monde. En effet, un grand nombre de documentaires et d’études scientifiques ont révélé les avantages thérapeutiques potentiels des champignons hallucinogènes. Pourtant, l’intérêt des français pour les champignons contenant de la psilocybine ne signifie pas qu’il est possible de les consommer en France.
La France et les champignons magiques
Plusieurs études scientifiques avancent que les substances psychédéliques, les tryptamines, auraient un effet favorable sur la santé mentale. Elles agissent sur les neurones en modifiant les récepteurs de sérotonine. Parmi ses effets potentiel sur la santé mentale, on compte :
- le traitement de la dépression résistante;
- le syndrome de stress post-traumatique;
- l’aide au sevrage de l’alcoolisme;
- le Trouble Obsessionnel Compulsif;
- l’anorexie.
Les recherches en psychiatrie se multiplient autour de ces questions. Il y a peut-être une piste thérapeutique pour faire évoluer les traitements de ces maladies.
C’est d’autant plus important que 20% des français sont touchés par la dépression au moins une fois au cours de leur vie. Sans compter tous les troubles qui s’en rapprochent, comme le burn-out, le surmenage ou même la fybromyalgie.
Malgré l’ampleur du besoin de nouvelles approches médicales, les autorités sanitaires françaises n’autorisent pas la consommation de champignons ou de truffes magiques. Il n’est donc pas légal d’en consommer ou d’en acheter.
Toutefois, il existe tout de même des moyens de le faire légalement pour les citoyens français. L’une des options est simple : se rendre dans un pays où c’est autorisé.
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La thérapie assistée consiste à prendre une dose de substance psychédélique sous la supervision d’un thérapeute, en général un psychiatre. Mais cette méthode n’est pas légale en France.
Pourtant, plusieurs essais cliniques internationaux ont démontré son intérêt pour la santé mentale. Agissant sur la dépression, l’anxiété ou le SSPT, le champignon magique représente l’espoir d’une meilleure prise en charge de ces maladies. Il pourrait venir compléter ou remplacer les traitements actuels qui ne sont pas toujours efficaces.
Essais cliniques récents sur la psilocybine en France
À partir de 2024, la France a autorisé quelques essais cliniques pour étudier les potentiels bienfaits des champignons. À ce stade, c’est surtout leur impact dans le traitement de l’addiction à l’alcool qui intéresse :
Organisme | Année | Statut |
---|---|---|
Laboratoire UPJV/INSERM de l’Université de Picardie | 2024 | Essai clinique préliminaire sur les rats. |
Essai clinique au CHU de Nîmes | 2024 | Etude en cours sur des patients humains. |
Agence Nationale de la Recherche : PAPAUD | 2025 | À venir |
Des thérapies rares et chères à l’étranger
La Suisse et l’Oregon ont déjà une longueur d’avance sur l’Europe, puisque la thérapie assistée est légale dans ces pays… mais très chère (compter au moins 10 000 €). Les Pays-Bas ou le Costa Rica proposent aussi des moyens légaux et moins chers de vivre des expériences psychédéliques : les retraites. Celles-ci sont, toutefois, considérées non-thérapeutiques.
Mais la recherche sur la santé mentale se heurte encore à la législation, tout particulièrement en France.
Ce que dit la loi française
Petite histoire de la prohibition
L’intérêt pour le champignon psilocybine n’est pas nouveau. D’anciennes civilisations l’utilisaient déjà pour des rituels chamaniques ou magiques ou comme médecine traditionnelle. Il a ensuite trouvé un autre public dans certains mouvements de contre-culture intéressés par l’exploration de la conscience. Mais à ce moment là, la pratique était déjà illégale. Par crainte de débordements, la réglementation française le classe comme stupéfiant dès 1966. Son interdiction est ensuite scellée par un traité international de l’ONU que a plupart des pays signent en 1971.
Quel statut légal pour la psilocybine en France ?
Depuis, le Code de Santé Publique liste les molécules et les produits répondant à la définition d’un stupéfiant. Cette liste est publiée officiellement dans un arrêté datant du 22 février 1990. On y retrouve les champignons hallucinogènes, mais aussi la MDMA ou la Kétamine.
Pour faire simple, les drogues douces ou dures (telles qu’elles sont définies en Droit français) sont toutes illégales. Les champignons psilocybes sont considérés comme des drogues psychoactives. La raison, c’est leur effets sur le système nerveux central et les neurotransmetteurs :
- Hallucinations visuelles ou auditives;
- Altération des perceptions;
- Euphorie;
- Modification du rythme cardiaque;
- Risque de bad trip.
Ils sont donc interdits sur tout le territoire. C’est pareil pour tous les dérivés : truffes, spores, comprimés ou mycélium. Et l’ecstasy, la cocaïne ou l’héroïne ont le même statut légal.
La réglementation française sur la santé
La République Française possède une vision conservatrice de la santé publique, avec ses avantages et ses inconvénients. Les dangers de la drogue sont réels, en particulier les drogues dures et addictives. Il n’est donc pas question de remettre cette réalité en question.
Risques contre bénéfices
C’est l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui fournit les autorisations de mise sur le marché après s’être assurée de l’innocuité d’un traitement potentiel. Dès les années 90, la Constitution a imposé aux administrations françaises de respecter le principe de précaution. La législation se focalise donc surtout sur la réduction des risques et la lutte contre la toxicomanie.
Pour chaque molécule soumise à l’étude, l’ANSM demande des essais cliniques répétés. Ces expériences doivent démontrer deux choses. D’abord l’intérêt de l’usage médical et aussi l’absence de risque à grande échelle.
À l’inverse, d’autres pays évaluent en priorité les bénéfices. L’action de la cette substance psychoactive sur la restauration des connexions neuronales et la régulation de l’aire cérébrale de la peur, l’amygdale, en fait une piste de choix pour la santé mentale et la recherche en pharmacologie (relaxation, gestion des traumatismes, avantages de la psychothérapie assistée, substitution potentielle aux antidépresseurs ISRS).
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Vers une légalisation de la psilocybine en France ?
À l’heure actuelle, il n’existe pas de projet de loi pour décriminaliser ou légaliser les champignons psychédéliques en France. Le député Marc Le Fur avait sollicité le Ministre de la Santé dans une question à l’assemblée nationale restée sans réponse. Pour l’heure, ce n’est pas un sujet. Il y a néanmoins 2 pistes qui pourraient faire évoluer la situation.
L’évolution de la loi
L’une des pistes concerne l’interprétation de la loi. Dans un décret du 7 janvier 2022, le Conseil Constitutionnel a défini les produits stupéfiants comme “une substance psychotrope qui se caractérise par un risque de dépendance physique et des effets nocifs pour la santé”. Si on applique strictement cette définition, ils pourraient jouir d’un avenir plus favorable et bénéficier, au moins, d’une dépénalisation.
En effet, leur principe actif n’entraîne physiquement aucune addiction et aucune overdose n’a été rapportée. De plus, la recherche scientifique pourrait démontrer que la prise de champignons est moins nocive pour la santé que le tabac ou le vapotage.
L’exception pour les soins palliatifs
L’autre piste semble encore plus probable. Les gouvernements successifs s’attèlent souvent à faire évoluer la prise en charge des maladies graves en améliorant le dispositif de soins palliatifs proposés par l’Hôpital Public. C’est dans ce contexte que la France réalise déjà des expérimentations sur le cannabis thérapeutique.
Les champignons psilocybine ont déjà montré des résultats intéressants dans la gestion des douleurs neuropathiques ou dans la prise en charge des angoisses liées à la fin de vie chez les patient en phase terminale de cancer. Il n’est donc pas complètement irréaliste d’imaginer que quelques psychédéliques pourraient trouver leur place dans le monde médical via la question des soins palliatifs. Il faudra toutefois un gouvernement très progressiste pour oser sauter le pas.
Des professionnels de la santé s’organisent déjà pour soutenir ces évolutions autour du projet Médecine psychédélique. Ils cherchent à créer un réseau de professionnels favorable capable de promouvoir la recherche, la compréhension et l’usage des substances psychédéliques.
Consommer la psilocybine à l’étranger pour les français
En attendant d’éventuelles évolutions de la loi, si l’on souhaite respecter les règles, le déplacement à l’étranger est la seule solution légale. Dans ce cas, on peut acheter des truffes magiques en toute légalité si le pays d’accueil l’autorise.
En effet, les champignons magiques sont illégaux en France, mais pas illégaux pour les Français. C’est la loi néerlandaise qui s’applique lorsqu’un citoyen français désire participer à une retraite psychédélique légale aux Pays-Bas. Cela ne représente donc, en aucun cas, une violation des lois françaises.
Psilocybine France : Quels risques juridiques ?
Même si elles nous semblent parfois inadaptées, les lois sont conçues pour nous protéger. Chaque État autorise ce qu’il conçoit comme rationnel pour ses résidents, en fonction de son Histoire, des comportements individuels et de paramètres culturels. Respecter la loi est donc toujours l’option la plus sûre.
C’est encore plus vrai au sujet des différentes familles de psychotropes. Le cadre et la confiance sont des composantes importantes pour réussir un voyage psychédélique. L’inexpérience d’une structure non-officielle ou le stress de l’illégalité peuvent véritablement nuire à l’expérience.
Les amendes pour usage ou possession de champignons magiques
Dans le cas où un particulier se fait prendre la main dans le sac, le dispositif pénal français prévoit un système de punition graduée. Le niveau de répression s’adapte aux antécédents de l’individu ou à la quantité de produit. Toutefois, l’infraction est toujours inscrite au casier judiciaire.
Dans les textes, l’usage de psychédélique, sous toute forme, est puni d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende. On retrouve cette dans l’article L3421-1 du code de santé publique. Les personnes qui ont une consommation régulière de psychostimulants peuvent subir des sanctions plus importantes.
Ces délits peuvent être verbalisés par toutes les forces de l’ordre :
- Police nationale;
- Police municipale:
- Gendarmerie;
- Brigade des douanes.
Des sanctions rares mais pénalisantes
La peine de prison est rare pour une simple détention de psilo. Mais la Justice peut imposer une mise à l’épreuve ou une suspension du permis de conduire en plus des contraventions d’usage. Ces règles valent pour un achat ou une possession sur le territoire français, mais ne s’appliquent pas pour l’achat de psilocybine aux Pays-Bas.
Attention, ces informations sont susceptibles d’évoluer. Vous pouvez vous référer au site de la MILDECA pour en savoir plus.
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Légalité de la psilocybine en Suisse
Au niveau national de la Suisse, elle est interdite par l’Office fédéral de la santé publique depuis le 31 décembre 2001. Néanmoins, la Confédération Helvétique prévoit une dérogation pour la recherche médicale et scientifique.
Depuis 2022, des protocoles de thérapie psychédélique légale sont donc autorisés au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève. Ces séances sont ouvertes à un échantillon limité de patients.
Le documentaire En descendant la Montagne retrace justement l’une des expériences réalisées en Suisse.
Statut légal en Belgique
Bruxelles et Paris possèdent des approches légales comparables. En Belgique, les substances hallucinogènes sont illicites. Depuis les années 1930, la consommation, l’achat, la détention, la vente et la culture de champignons psilocybine sont donc interdites.
Les enjeux de la psilocybine au Canada
Depuis janvier 2022, Santé Canada autorise les essais cliniques. Toutefois, cette décision ne rend pas les champignons magiques légaux, loin de là. En effet, la décriminalisation n’est valable que pour les études cliniques. Ceux-ci dépendent de dérogations délivrées au compte-gouttes.
Parallèlement, plusieurs boutiques ont ouvert à Montréal, Laval et Toronto, mais en toute clandestinité. La police canadienne impose donc, à répétition, des fermetures administratives à ces établissements… qui rouvrent quelques heures après ! Derrière cette situation presque comique, il y a, en fait, une vraie revendication pour que le gouvernement autorise les psilos à des fins thérapeutiques.
Foire aux Questions
Non, acheter un kit de champignons par internet depuis la France est interdit. L’interdiction vaut aussi bien pour du microdosing que des truffes. En plus, lorsque votre colis arrivera, vous pourrez être poursuivi pour possession de stupéfiants. Certains magasin envoient des colis pour « études mycologiques », mais la police n’est pas dupe.
Même si votre dépression est bien réelle vous ne pouvez pas tester les substances interdites sur le sol français. Des recherches sur certains troubles mentaux sont en cours, mais c’est exceptionnel. Dans les faits, la psilocybine à usage médical en France n’est pas autorisée. Pas même avec l’aval d’un médecin. Il n’existe pas de distinction entre l’usage récréatif ou à des fins thérapeutiques.
Lors d’une consommation de champignons hallucinogènes, vous encourez des sanctions, voire des poursuites. De plus, en cas d’effet secondaire nécessitant une consultation aux urgences, cela peut devenir problématique : anxiété, personnel médical peu habitué, audition par la police.
Pour les consommateurs occasionnels, la loi propose un dispositif appelé “amende forfaitaire”, sans jugement. C’est une verbalisation immédiate mais pas systématique. Le montant de l’amende forfaitaire varie entre 200 € et 450 €. Mais elle n’est pas valable pour les cas d’importation illégale contrôlés par la brigade des douanes.
À ce jour, il n’existe aucun champignon hallucinogène légal en France. L’amanite tue-mouche, par exemple, ne fait pas partie de cette classe. Elle abrite pourtant une molécule psychoactive et toxique, le muscimole. D’ailleurs, il est possible de cueillir ou de posséder des amanites tue-mouche. Cependant, leur consommation est interdite selon l’article L.3421-4 du Code de la Santé Publique.
C’est une substance relativement sûre. Elle ne provoque pas de risque mortel ni d’addictions. Elle est néanmoins déconseillée aux personnes qui souffrent de schizophrénie ou qui suivent un traitement neuroleptique pour troubles psychiques.
Plusieurs espèces de champignons poussent partout dans le monde. On peut croiser le Psilocybe Semilanceata qui grandit sur les bouses de vaches ou le Psilocybe Cubensis dans les clairières, à la campagne. Mais la législation interdit de les ramasser et de les consommer.
L’achat de champignon n’est pas autorisé en Europe. Seules les truffes sont vendues dans le commerce aux Pays-Bas. Ce ne sont pas les pharmacies qui les vendent mais dans des magasins appelés smartshops.
Si vous voyagez à Amsterdam vous ne trouverez que des truffes, pas de champignons. Mais vous ne pouvez pas les ramener dans vos bagages. À votre retour en France, la brigade des Douanes pourrait vous contrôler et vous verbaliser pour possession ou trafic de drogues.
Dans les textes, la possession de stupéfiants est illégale. Même si les truffes magiques sont légales aux Pays-Bas et que vous les achetez dans un smartshop à Amsterdam, elles deviennent des drogues illicites à votre arrivée sur le territoire français.
Certains États ont assoupli leur législation sur les drogues : l’Oregon et le Colorado. La perception de certaines drogues psychédéliques comme la MDMA, la kétamine et la psilocybine commence à changer dans la société américaine et la réglementation évolue en direction d’une décriminalisation voire d’une légalisation pour l’usage médical.
Dans certaines zones, les sanctions sont très lourdes contre la possession de psychédéliques. Par exemple, les gouvernements autoritaires, comme la Chine et l’Iran, appliquent la condamnation à mort. En Indonésie, certaines zones font l’objet d’une tolérance purement opportuniste et aléatoire pour raison touristique. Mais dans les faits, le pays punit toujours la possession de toute drogue par la prison à perpétuité.
Pour 20 à 25 euros, on peut trouver des sachets de 10 à 15 grammes de truffes fraîches légales. Mais attention, le prix ne fait pas tout. Le set-and-setting est une notion très importante du voyage psychédélique.
Image de wirestock sur Freepik
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